- crétiniser
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crétiniser [ kretinize ] v. tr. <conjug. : 1>• 1834 ; de crétin♦ Rendre crétin (2o). ⇒ abêtir, abrutir. Ce milieu l'a crétinisé. ⊗ CONTR. Éveiller.
● crétiniser verbe transitif Familier. Rendre quelqu'un crétin ; abêtir, abrutir.crétiniserv. tr. Rendre crétin, abêtir. Crétiniser les foules avec des spectacles stupides.⇒CRÉTINISER, verbe trans.[Le compl. désigne une pers. ou un groupe de pers.] Rendre crétin, affliger de crétinisme.A.— [Le suj. désigne une pers. ou un groupe de pers.] Ils te crétinisent raide à l'école, tu n'étais pas si bête! (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 48). Quel vacarme politique! Voilà comme on crétinise les peuples (ZOLA, Corresp., 1902, p. 473). Ses parents [d'Alfred] l'avaient déjà si bien crétinisé (AYMÉ, Quatre vérités, 1954, p. 69).— Emploi pronom. [Le suj. désigne une pers. ou un groupe de pers.] Devenir crétin, stupide :• On rencontrait dans le Bureau Baudoyer des employés à front chauve, frileux (...). À l'aspect de ces étranges physionomies, il est difficile de décider si ces mammifères à plumes se crétinisent à ce métier, ou s'ils ne font pas ce métier parce qu'ils sont un peu crétins de naissance.BALZAC, Les Employés, 1837, p. 119.Rem. On rencontre ds la docum. la forme passive crétinisé, vx, au sens de « stupéfait d'admiration ». C'est la plus belle créature de notre temps. — J'en suis crétinisé! (Vie parisienne, 1882 ds FUSTIER, Suppl. Dict. Delvau, 1883, p. 511).B.— [Le suj. désigne un inanimé concr. ou abstr.] Le poële endort, il hébète et contribue singulièrement à crétiniser les portiers et les employés [des bureaux] (BALZAC, Melmoth, 1835, p. 323). Aragon traite la littérature de machine à crétiniser (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p. 17).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1835 (BALZAC, La Fille aux yeux d'or, p. 328). Dér. de crétin; suff. -iser, -isé. Fréq. abs. littér. :4.DÉR. Crétinisation, subst. fém., fam. Action de rendre crétin, fait de devenir crétin (cf. crétin B). Le catholicisme est une crétinisation de l'individu; toute éducation par les jésuites ou les frères de l'école chrétienne arrête et comprime toute vertu « summative », tandis que le protestantisme la développe (GONCOURT, Journal, 1870, p. 593). Crétinisation ne figure que ds qq. dict. mod. (cf. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.). — [
]. — 1re attest. 1870 (GONCOURT. loc. cit.); de crétiniser, suff. -(a)tion. — Fréq. abs. littér. : 3.crétiniser [kʀetinize] v. tr.ÉTYM. 1834; de crétin.❖1 Sale bourgeois ! cria Claude exaspéré. Ah ! ils te crétinisent raide à l'École, tu n'étais pas si bête !Zola, l'Œuvre, II, p. 53.2 Qu'espérer d'une foule tous visages éteints ? Foutu, le Beau Jeu. Contemple-les, mon âme, ils sont vraiment crétins. Est-ce leur faute ? On les crétinise.Jean-Louis Bory, Ma moitié d'orange, p. 112.——————se crétiniser v. pron.♦ Devenir crétin.——————crétinisé, ée p. p. adj.♦ Rendu crétin. || Enfant crétinisé par son éducation.3 (…) à l'exception de Chauvet, tous les chefs de service crétinisés par l'ambition dansent devant le totem.Pierre Moustiers, la Mort du pantin, p. 243.❖DÉR. Crétinisant, crétinisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.
